- L’imam Abdessalam Yassine reconnaît les acquis précieux (المكتسبات الثمينة) légués par les savants : la rigueur dans la vérification des hadiths, les fondements du fiqh (أصول الفقه) et la science du cheminement spirituel (علم السلوك).
- Il appelle à une approche globale du savoir (الفقه الجامع) capable de relier les disciplines éclatées et de replacer chaque science dans son contexte historique et politique.
- Cette approche doit unir l’Appel (الدعوة) et l’État (الدولة), comme à l’époque d’harmonie entre les Mouhâjirîn (المهاجرين) et les Ansâr (الأنصار) avant la dérive monarchique.
- L’imam Abdessalam Yassine dénonce la prééminence du pouvoir politique sur la religion et l’étouffement du message de l’Appel, réduit à des prêches surveillés et dépolitisés.
- Il propose de restaurer la primauté du Coran (القرآن) et de la Sunna (السنة) sur le pouvoir, en redonnant aux gens de l’Appel un véritable rôle décisionnel.
- L’imam Abdessalam Yassine plaide pour un Ijtihâd renouvelé (الاجتهاد) afin de recoller les fragments du savoir et de l’unité de la Oumma (الأمة), en dépassant les conditionnements historiques et doctrinaux.
- Il critique le culte des anciens (تقديس السلف) et l’idolâtrie des figures juridiques, rappelant que les grands savants restaient des hommes faillibles, produits de leur époque.
- L’imam Abdessalam Yassine distingue les outils de raisonnement juridique : Ijmaʿ (الإجماع), Qiyâs (القياس) et Masâlih Mursala (المصالح المرسلة), tout en rappelant qu’ils doivent rester soumis à la méthode prophétique fondée sur la Shûrâ (الشورى), la ʿAdl (العدل) et l’Ihsân (الإحسان).
- Il rend hommage aux soufis sincères (الصوفيون الصادقون) pour leur apport spirituel, mais condamne le soufisme démissionnaire (التصوف المنعزل) qui s’est détourné de l’action sociale et politique.
- Enfin, il exhorte à assumer l’histoire : préserver l’héritage du fiqh et de la Sunna, mais le relire à la lumière du manhaj nabawi (المنهاج النبوي) afin de reconstruire une civilisation fondée sur la Shûrâ, la justice et l’Ihsân.